-18- Entre 1761 et 1820, done, nos ancetres fonderent les paroisses que nous avons nominees. Les debu's furent rudes et difficiles. Tous vivaient des produils de la peche et des minces recoltes de leurs quelques arpents de terre. Tout faisait defaut: semences, outils, chevaux, betail. Ne- anmoins, nos peres affronterent ces difficultes avec une resolution remarquable. Rien, en effet, ne les rebuttait: la douleur des separations, les privations, les mauvais traitements, l'exil ne les decouragerent jamais. Pleins de sante, decides, coute que coute, a se tailler de nouveau, un domaine, confiants dans le Divine Providence, ils travail- laient stoiquement sans se soucier du lendemain. Et pour- quoi se seraient-ils tracasses? N'avaient-ils pas la volonte de vivre et des bras robustes pour gagner leur vie et celle de la famille? L 'on pouvait tout attendre de tels hommes. Aucune generosite, aucun sacrifice, aucun devouement, ne seraient jamais trop forts pour eux. Et, on Ta bien vu, de- puis, en maintes et maintes circonstances de notre vie aca- dienne. A mesure que les annees succedaient aux annees, Tave-, nir se montrait moins difficile et plus serein. Les autres .nationalites aussi, devenaient moins fanatiques et plus conciliantes, grace a leur contact plus immediat avec nos ancetres. Ceux-ci augmentaient en nombre et leurs pro- gres materiels s'affirmaient de plus en plus. Ils n'avaient pas encore de representants dans le clerge, dans les pro¬ fessions liberales ou dans le commerce, mais cela viendrait avec le temps. En 1828, le premier pretre acadien, natif de Tile mon- tait a Tautel, dans la personne de Tabbe Sylvain -E. Poi- rier. A partir de cette date, les Acadiens de Tile , se sen- tirenlt, pour ainsi dire, baptises de nouveau. Dorenavant,